Les mangues resteront vertes, Christophe Léon

couv60979592On assiste au début de ce roman, à l' »enlèvement » d’Odélise, 10 ans, alors qu’elle vivait avec ses parents, ses frères et ses sœurs, à la Réunion. Cette histoire a bien sûr été imaginée suite à des évènements qui ses sont vraiment déroulés dans les années 1970. Ici, lorsque les agents de la DDAAS arrivent à la Réunion, ils promettent aux parents une vie meilleure pour leurs enfants, grâce notamment à une éducation qui pourra leur être offerte en métropole. On leur laisse croire qu’il seront accueillis par des familles volontaires, les enfants garderont contact avec leurs parents à la Réunion, … Odélise, qui est la cadette de sa famille, accepte donc avec ses parents d’être envoyée en métropole pour faire ces études dans l’espoir d’une vie meilleure. Les parents scellent cet accord en apposant leur doigt à la fin d’un document, qui nous le supposons, il leur est impossible de déchiffrer, étant donné qu’ils sont déjà dans l’incapacité de signer leur nom.
Lors de l’arrivée d’Odélise en métropole, on voit que le choc culturel est très fort entre les habitants de la Réunion et la famille dans laquelle Odélise se retrouve. La langue est à peine la même, la nourriture est différente, et surtout, les personnes noires sont peu nombreuses et on ressent à la fois une grande curiosité, une peur, mais aussi un racisme, de la part des locaux. Odélise, très vite, se retrouve seule et doit s’adapter et grandir loin des siens…
On assiste au fil des pages à son évolution jusqu’à sa majorité, témoins de tout le mal que cette séparation lui a fait. Ce roman est un témoignage d’un fait réel, d’une des jeunes personnes qu’on dépouille de tout, même de leur prénom, pour le bien d’un territoire ayant besoin d’être repeuplé. C’est une histoire touchante, mais j’aurai aimé une fin un peu plus joyeuse, ou du moins une fin qui nous pousse quelques années plus tard dans la vie d’Odélise, afin de nous donner peut-être un peu plus d’espoir… A défaut, un petit dossier documentaire d’une page ou deux aurait été sympa pour nous expliquer ce fait.

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